TAMBOURS VOILÉS
",plus tard, j'entre dans une librairie, il en existe encore quelques unes, toutes petites, mais vaillantes, en vitrine, j'ai vu exposé le roman de Machin, en photo de couverture, un homme, chapeau de paille, à moitié nu, qui mate du haut de sa terrasse la départementale en contre-bas, dans sa lunette à étoiles, je prends le bouquin, je paye, je dis merci, je sors, je vais m'asseoir sur un banc de bois tout vert sur la petite place de l'église, je commence à lire, les oiseaux se sont tus,, subitement, il a posé un pied sur les dalles de la terrasse ouverte au ciel, sur la départementale, en ligne droite, la petite voiture rouge éventrée ferraille, des bras, des jambes ensanglantés qui jaillissent, obscènes, du pare-brise éclaté, des crânes fêlés, des mâchoires brisées, une gourmette argentée à gros maillons, avec un prénom, Marc, gravé sur la plaque, il voit tout avec sa longue-vue, il voit tout, depuis la terrasse ardente, chapeau de paille et grosses lunettes noires, torse nu, en bermuda, nu-pieds, tu vois, Marc, c'est bien lui, c'est nous, un homme et une femme, lui, la cinquantaine, elle, la trentaine, blonde, les yeux clairs, des, cliquetis de bracelets d'argent aux poignets, elle joue à aligner des bonbons multicolores sur sa tablette, lui, ray-bans, barbe de trois jours, tu vois bien qu'il s'agit de nous, il nous décrit bien, je trouve,"
c/Solamens/Tambours voilés/roman/p.73
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PS : Courrier à 17h30...
RePS : Bigard : N'oublions pas la fameuse visite papale chez Benoît Ratzinger, où Sarkozy, le présentant à la Sainteté, a dit quelque chose comme :"Il a rempli trois stades de France.."
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On a les bouffons qu'on mérite...