J’AI TROP D’SOUV’NIRS…
J’ai trop d’souv’nirs dans mon cabas
Des beaux des tordus des pas droits
Des lumineux blonds sur les îles
Des attendrissants des faciles
J’ai trop d’souv’nirs dans mon cabas
Un deux trois quatre soupirs nuages
Ça fait des siècles qu’ils m’encagent
Qu’ils m’turlupinent le ciboulot
Qu’ils me flèchent au cœur les salauds
Salauds d’souv’nirs de cart’postales
Salopes d’images d’Epinal
Nous deux lelouchant sur la grève
Chabadabadant sur nos rêves
J’ai trop d’souv’nirs dans mon cabas…
Un deux trois quatre flashes-backs bien flous
Sur notre idylle à toi moi nous
L’fondu-enchaîné d’la rupture
Et l’ocre-sang d’la déchirure
Putain de souv’nirs à la con
Et la Juliette sur son balcon
Qui recense ses roméos
Les tendres les dingues et les pas beaux
J’ai trop’d’souv’nirs dans mon cabas…
Un deux trois quatre cinémascopes
L’amour au bord de la syncope
Mon lit tout d’orgies étoilé
Disons-le qu’est-ce qu’on s’est poilés
Enfoirés d’souv’nirs à la lampe
Qui m’ravagent à la nuit tombante
Demain je pass’l’aspirateur
Dans ma cervelle et dans mon cœur
J’ai trop d’souv’nirs dans mon cabas…
Solamens/Isnard